Le sport peut-il empêcher l’apparition de la gynécomastie ?

Mis à jour le 25 janvier 2024 .

Chirurgie du Sein

La gynécomastie est une hypertrophie de la glande mammaire chez l’homme, bien qu’on utilise aussi ce terme pour décrire les excès tissulaires de nature graisseuse ou mixte (glandulo-graisseuse) affectant la zone pectorale. Quels que soient les tissus précisément concernés, la gynécomastie est responsable d’une poitrine à l’apparence proéminente et peut être source de gêne physique et sociale chez les personnes touchées, lesquelles représentent près de 5 % des hommes adultes, dont près d’un homme sur quatre après 50 ans.

Un grand nombre de gynécomasties persistantes peuvent être éliminées chirurgicalement dès lors qu’elles ne découlent pas d’une cause pouvant être traitée directement et efficacement.

Le sport peut-il empêcher l’apparition de la gynécomastie ?| Dr Sarfati | Paris

Le sport peut-il prévenir l’apparition d’adipomastie ?

L’adipomastie est une forme particulière de gynécomastie : ici, l’excès tissulaire n’appartient pas à la glande mammaire, mais au tissu adipeux de la région pectorale. En d’autres termes, l’adipomastie correspond à une accumulation de graisse au niveau de la poitrine.

L’adipomastie est le plus souvent liée à un surpoids et, lorsque c’est effectivement le cas, une pratique sportive adaptée, associant typiquement du cardiotraining et des exercices de musculation ciblant les pectoraux, peut permettre de la réduire, notamment si cette pratique physique est couplée à un rééquilibrage alimentaire. Cela n’est toutefois pas toujours suffisant et n’empêche pas un éventuel retour de l’adipomastie.

Ces mêmes mesures (pratique sportive et alimentation saine) présentent naturellement une efficacité certaine sur le plan préventif, la prise de poids et l’installation d’une adipomastie étant, dans la plupart des cas, étroitement liées.

Il est à noter que le sport n’a pas vraiment d’effet sur les autres formes de gynécomastie (glandulaire et mixte), que ce soit d’un point de vue préventif ou curatif.

A quoi est dûe la gynécomastie ?

Très fréquente à l’adolescence, la gynécomastie s’avère le plus souvent transitoire, disparaissant, dans près de 9 cas sur 10, lorsque les déséquilibres hormonaux inhérents à la puberté ont pris fin.

Les gynécomastie qui persistent ou apparaissent à l’âge adulte résultent généralement d’un dérèglement hormonal, dont les causes possibles sont diverses. Parmi elles, on observe notamment :

  • Des troubles endocriniens (hyperthyroïdie, hypogonadisme, insuffisance surrénalienne…) ;
  • La prise de certains traitements médicamenteux (stéroïdes anabolisants, œstrogènes, amphétamines, cimétidine…) ;
  • L’alcoolisme et la consommation de certaines drogues (cannabis, héroïne, amphétamines…) ;
  • Les cancers du testicule et des poumons, notamment ;
  • La cirrhose et l’insuffisance hépatique ;
  • Le vieillissement ;
  • La malnutrition.

Toutefois, dans un certain nombre de cas, aucune cause n’a pu être identifiée. On parle alors de gynécomastie idiopathique.

Rappelons par ailleurs que l’adipomastie découle quant à elle, le plus souvent, d’un surpoids ou, à plus forte raison, d’une l’obésité.

Comment traiter la gynécomastie ?

La première chose à faire est d’éliminer toute éventuelle cause sous-jacente. Dans ce but, on prescrit un bilan hormonal complet, suivi, dans certains cas, d’une mammographie et/ou d’une échographie mammaire.

Lorsqu’aucun trouble sous-jacent pouvant être traité n’est révélé, le moment est venu, si le patient le souhaite et qu’il ne présente aucune contre-indication, d’envisager une intervention chirurgicale permettant d’éliminer l’excédent tissulaire.

La nature de l’intervention dépend du type de gynécomastie à traiter :

  • Dans le cas d’une (rare) gynécomastie purement glandulaire, le chirurgien réalise une ablation de la glande en excès, via la réalisation préalable d’une incision autour de l’aréole ;
  • S’il s’agit d’une adipomastie, une lipoaspiration de la graisse en excès suffit ;
  • Si la gynécomastie est mixte (cas le plus fréquent), on combine ces deux gestes médicaux (lipoaspiration et ablation de la glande mammaire).

Lorsque l’opération laisse apparaître d’importants excédents cutanés, le chirurgien retend la peau au moyen d’incisions supplémentaires.

Article rédigé par le Docteur Sarfati

Chirurgien esthétique et plasticien spécialisé dans la chirurgie mammaire, reconnu par le Conseil de l’Ordre de Paris. Je suis également engagé dans l’enseignement et la formation de ses spécialités : chirurgie plastique, esthétique et reconstructrice.